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[Colombeau]

A.C.G.C


--- Généalogie en Cévennes ---
Supplément Informatique au bulletin N° 73-1
Spécial Assemblée générale 2006.



Nous étions un peu plus d’une centaine à ne pas avoir eu peur des kilomètres pour être présents à l’ouverture de l’assemblée générale 2006 de l’A.C.G.C. Un temps incertain et venteux nous y attendait.

Jean Claude LACROIX remercie et souhaite la bienvenue aux participants avant de passer la parole à Monsieur THOMAS, adjoint au Maire de Pont de Montvert.
Le Pont de Montvert est une grande commune de 9000 hectares et compte 3 habitants au kilomètre carré. Le village se trouve à une altitude de 850 mètres. Situé au pied du mont Lozère, son activité et économie se développent gentiment autour de plusieurs pôles.
Une agriculture encore vivace avec l’élevage bovin et caprin, l’artisanat, le tourisme avec le parc des Cévennes et le sentier de Stevenson qui le traverse.

Jean Claude remercie la municipalité pour son accueil. Il rappelle que la généalogie ne doit pas rester une simple liste de noms, mais doit emmener les généalogistes à une étude historique et géographique liée à leur ascendance.
Reine DUIGOU nous fait part de son émotion de se retrouver dans ce lieu qui a vu naître nombre de ses ancêtres.
Huguette JAC nous rappelle que la mairie de Pont de Montvert possède l’ensemble des relevés qu’elle a effectué avec l’aide de feu monsieur SERVIERE. Ces relevés concernent toute la région du Pont de Montvert et du Bouges.

Peut alors débuter l’assemblée générale par le rapport moral du président.
Jean Claude se dit satisfait de son fonctionnement qui est basé comme il se doit sur l’entraide généalogique. Pour preuve le nombre croissant des questions et son taux toujours aussi positif de réponses. Également en augmentation, le nombre de documents et travaux des membres diffusé par notre ami Gérard VIDAL.
L’A.C.G.C compte à ce jour 547 membres et se porte à merveille.
Jean Claude nous rappelle qu’il ne renouvelle pas son mandat de président et qu’il reste membre du conseil d’administration.
Il salue la participation de l’ensemble des sociétaires ainsi que le travail des membres du conseil d’administration et les remercie pour ces 4 années de confiance qu’il lui ont accordé.

Le rapport financier, de votre serviteur, fait ressortir pour 2005 une trésorerie saine et non déficitaire. Nous vous épargnerons un chapitre complet de chiffres, mais ils sont à la disposition des sociétaires sur simple demande au CevenNet.

Nous pouvons alors procéder au renouvellement des 3 postes vacants au sein du conseil d’administration.
Sont à pourvoir les postes de :
Jean Luc Chapelier, de Laurent Delauzun, démissionnaires et de monsieur Raymond Vierne décédé.
Après candidatures déclarées, sont élus à l’unanimité de l’assemblée :
Messieurs Géminard Jacques coopté en 2005, Comte Patrick et Chapelier Jean Luc.
La réorganisation du bureau se fera en conseil d’administration.

Sont alors adoptées par l’assemblée les modifications devant être apportées au statut de l’association qui sont au chapitre ‘’Ressources’’ la mention « Le travail bénévole de ses membres » pour la première. En deuxième, le transfert du siège de l’A.C.G.C aux archives départementales du Gard.

Comme mentionné par le président sortant, l’association se porte à merveille et son conseil d’administration forme une équipe dynamique et soudée oeuvrant dans l’intérêt de tous.
Il faut pourtant prévoir de son vivant, l’éventualité d’une cessation d’activités et c’est pourquoi il est suggéré de rajouter un chapitre aux statuts qui serait intitulé ‘’ Conservation du patrimoine de l’A.C.G.C’’
Vous pourrez retrouver l’intégralité de cette proposition dans le bulletin papier n° 73, page 21.
Un débat animé s’en est alors suivi, des divergences d’opinions et des propositions ont fusé, le dit chapitre sera revu et corrigé puis présenté en deuxième lecture pour l’assemblée générale de 2007.

La séance est levée par Jean Claude LACROIX, président sortant, à 10H30.

Josette BLINDHEIM-LARGUIER prenait le micro pour une conférence axée sur les événements de 1702 avec le meurtre de l’abbé du CHAILA et la mort de Pierre Esprit SEGUIER, brûlé vif sur la place de Pont de Montvert. La chronologie de martyrs protestants a été retracée depuis François I° en 1530 qui demande des exécutions pour les hérétiques , passant par CHARLES IX et l’édit de tolérance en 1562 évoquant la sainte ligue catholique qui a participé à bon nombre d’exactions.
Un livre plus particulièrement conseillé, L'abbé du Chaila (1648 - 1702)
De : POUJOL Robert, Préface du Père ARMOGATHE , Postface Patrick CABANEL.
Les Presses du Languedoc, Collection : Bibliothèque camisarde, ISBN : 2.85998.250.7.

Pendant ce temps, le conseil d’administration tenait séance dans une pièce adjacente.
Les remerciements sont adressés aux membres sortants, la bienvenue et félicitations aux entrants.
Le bureau de l’A.C.G.C est alors recomposé, après un chaleureux coup de chapeau à Jean Claude LACROIX, président sortant. Le nouveau conseil d’administration est le suivant :
Président : CHAPELIER Jean Luc, Vice Président : FOURNIER André,
Secrétaire : DUIGOU Reine (rédactrice du bulletin),
Trésorier : COLOMBEAU Bernard (chargé du CévenNet)
Secrétaire adjointe : DE LUCA Monique ( corédactrice du bulletin),
Secrétaire adjointe : CALVAYRAC Maguy (recherches historiques)
Gestion des adhérents : GEMINARD Jacques, Gestion et diffusion des documents : Gérard VIDAL,
Site Internet : VOINDROT Sébastien, Mise en forme des documents : LACROIX Jean Claude,
Organisation des réunions : COMTE Patrick, Commissaire aux comptes : LOUBET Danièle,

Le conseil d’administration félicite Jean Luc pour cette nouvelle affectation en son sein et l’assure de son soutien total. Il ne fait aucun doute qu’il sera le digne successeur de Jacques DESCHARD et de Jean Claude LACROIX à qui il renouvelle toute leur sympathie.
Le conseil d’administration se réunira le samedi 30 septembre prochain à Nîmes avec un ordre du jour qui n’est pas encore connu mais qui sera sans aucun doute très chargé.

Il était plus de midi quand les plus courageux partaient pour un pique nique sous la conduite de Patrick COMTE, alors que les plus frileux se retrouvaient dans les restaurants de la localité.

Retrouver le château de Grizac, n’était pas aisé, mais quasiment l’ensemble des participants à la réunion du matin y était à 15h. (Sauf Danièle et son époux qui ont pris le chemin des écoliers)
Nous y avons été accueilli par monsieur de LAUBESPIN, descendant des GRIMOARD et propriétaire du lieu. Nous avons pu apprendre que cette belle demeure est restée dans la famille du pape jusqu’en 1472 avant de passer aux mains des ATGER pendant 280 ans. Racheté en 1982, par M. de LAUBESPIN, c’est avec l’aide des Monuments Historiques que 10 ans de travaux ont été nécessaires pour en arriver au résultat actuel. La bâtisse est située sur un éperon rocheux au-dessus des gorges du Rampousel et face aux montagnes du Bouges.
Un seul mot : splendide !

Nous nous sommes ensuite tous retrouvés dans la grange emménagée où nous a été présentée l’exposition de madame TREMOLLET de VILLERS portant sur la vie et l’œuvre d’URBAIN V.
Guillaume de Grimoard est né en 1310 au Château de Grizac, sur la commune de Bédoues. Fils aîné du Sieur de Grimoard et d'Amphélise de Montferrand, il fait de brillantes études de droit avant de prendre l'habit de Saint Benoît au monastère du Monastier.
Abbé de Saint Victor à Marseille, puis Évêque de Mende, il est nommé Pape sous le nom d'Urbain V en 1362. Il marque profondément son pontificat en ramenant le Saint-Siège à Rome. Il restaure les universités de Montpellier, Toulouse, Paris.
Créateur de plusieurs collèges universitaires, il donnait des bourses à ses frais à de nombreux étudiants. Il a enrichi particulièrement la région du Languedoc-Roussillon : cathédrale de Mende, collégiales de Quézac et de
Bédoues.
Le roi Charles V, pour le remercier, exempta la seigneurie de Grizac de tout impôt devenant ainsi une terre franche, privilège conservé jusqu'au XVIIIème siècle. Ce sera le seul pape béatifié en 1870.
Urbain V (1310-1370)

Monsieur de LAUBESPIN nous informe de l’existence d’une association destinée à faire connaître le bienheureux Pape et si possible, introduire à Rome sa cause en vue d’une canonisation.
Pour tous renseignements s’adresser à son secrétaire : Général MERLE – 48000- Le Born.
Pour en savoir plus sur le pape URBAIN V, rendez vous au http://site.acgc.free.fr/fichiers/urbain.pdf où vous retrouverez l’excellent document de Hubert TOURRET.

Il était plus de 16H30 quand les derniers participants quittaient Grizac après une de ces journées bien remplies et enchanteresses pour nos yeux, nos oreilles et aussi nos papilles nous pouvons le dire.

MERCI ! ! ! Jean Claude pour cette belle ‘’despélido’’ une fois de plus réussie.

Réservez dès maintenant une de ces deux journées.
Samedi 18 et dimanche 19 novembre 2006 de 10h00 à 18h00.
IX° Journées Généalogiques du Gard à Nîmes
Organisées par l'Union des Généalogistes du Gard, Salle du Stade des Costières.
Le programme complet sur http://suzegranger.free.fr/RubrJourn.html et dans notre bulletin 73-3 de novembre.

Humour et Anecdotes :
Le père des ruches
1.6.1787, à Leynhac, Antoine Cambon du Moulin de Costes, déclare avoir la garde au profit de Catherine Boyer, fille dévôte du Garriguet de Mourjou, de 2 ruches à miel au prix de 12 livres qu'il promet soigner en bon père de famille. (notaire Fau, AD15, 3 E 268 47)

C’est t’y pas généreux ça . . .
3.2.1718, Antoine Puechjean de Cueye de Junhac, en la présence de Marguerite Bruel du village de Labaire à présent à Boulzac de Junhac, lui a dit qu'il demeure averti qu'elle s'est accouchée d'une fille dimanche dernier et qu'elle a été baptisée, dont Antoine Puechjean a été nommé père quoique faux, mais cependant Antoine Puechjean requiert Marguerite Bruel de lui délibérer la dite fille lui déclarant qu'il a une nourrice et lui offre de lui payer les frais de ses accouches.

Me Jean MARTINEAU, Notaire à MONTRÉAL (CA)
«Dans cette pièce se trouvent trois tableaux, une table, cinq chaises, dont celle sur laquelle je suis assis ; le tout de peu de valeur.» Quelle modestie !

Quelques sorties :
Le Pont de Montvert -48- le vendredi 8 septembre 2006.
Randonnée en voiture : "sur les pas des Camisards, une succession de lieux historiques". Parcours de 70Km en voiture, découverte d'une série de lieux choisis avec un commentaire pour chacun. Prévoir une voiture et un pique-nique. Avec Odile Rival, responsable de l'écomusée du mont Lozère. Inscriptions obligatoires à l'écomusée.
Contacter Ecomusée du mont Lozère Tél: 04 66 45 80 73

Barjac -30- le 9 septembre.
Les associations se regroupent pour vous présenter leurs activités.
Contacter Mairie de Barjac : Tél : 04.66.24.50.09, courriel : mairie.barjac@wanadoo.fr

23 et 24 septembre à Sisteron (Alpes de Haute-Provence)
18èmes Journées Régionales de Généalogie.
Complexe des Maures
Organisées par le Centre Généalogique du Midi-Provence et le Cercle Généalogique des Alpes de Haute-Provence en collaboration avec la ville de Sisteron.

Meyrueis -48-, le 24/09/2006 à partir de 9h dans toute la ville.
Foire de la St Michel "faites un pacte avec le goût"
"Faites un pacte avec le goût" avec les producteurs locaux; place Sully, les producteurs lozérien ; Place Jean Séquier, les producteurs du Massif de l'Aigoual et les artisans d'Art ; Place du Champ de Mars déballage forain classique, et animations diverses ; sous la halle divers ateliers du Goût.
Tout au long de l'après midi animation folklorique avec le groupe "les drohlets"

Les 30 septembre et 1° octobre, Vernajoul (Ariège)
Généalogie en Ariège.
Rencontres avec l'histoire et la Généalogie ariégeoise à Vernajoul.
Salle de la Mairie. Durant ces deux journées : Expositions de travaux généalogiques et historiques concernant Vernajoul et sa région.

7 et 8 octobre 2006 Journées Généalogiques de VISAN (84) (salle des fêtes)
Exposition de généalogie et d'histoire sur la population de Visan et ses environs. 10h - 12h & 15h - 18h
http://devaucluse.cerclegen.free.fr/manif.htm

Bessèges -30- le 8 octobre
3° Fête de la Châtaigne, du Vin et des Produits Régionaux.
Programme à venir, Contacter Comité Culturel Tél: 04 66 25 00 01

Mende -48- jusqu’au 26/10/2006.
Du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 19h.
A découvrir à la chapelle Saint-Dominique, rue de la république à Mende.
2000 ANS d’HISTOIRE.
Cette exposition est bâtie autour d’une sélection de 12 dates qui ont fait l’histoire du Gévaudan puis de la Lozère à travers les siècles. Elle relate, à travers des événements nationaux, la mise en place de la féodalité, les guerres de Religion, la Révolution française, la 2nde guerre mondiale, ou la vie de personnages influents tels qu’Urbain V ou Du Guesclin, et leurs répercussions sur notre province puis notre département.
A cela s’ajoutent des événements locaux qui ont jalonné notre histoire, comme les ravages de la Bête du Gévaudan, l’arrivée du chemin de fer à Villefort en 1867 et, pour finir sur une note optimiste, l’évolution démographique positive en Lozère depuis 1999. Cette exposition, destinée à un large public, se veut avant tout pédagogique,

Un livre :
Présenté lors de la réunion de pont de Montvert, un ouvrage de notre adhérent et ami Henri Louis ORAIN.
MES AÏEUX . . . QUELLE AVENTURE !
L’auteur passionné de généalogie, retrace sa propre aventure généalogique pendant une vingtaine d’années. Il décrit tout au long de cet ouvrage, vivant et riche, les faits généalogiques sortant de l’ordinaire survenus à ses aïeux et ceux de son épouse. Il présente les résultats étonnants et parfois inattendus de l’entraide généalogique : « les unions consanguines », en s’appuyant sur l’histoire et les histoires de ses ascendants.
175 pages, format A5, en souscription au prix de 15€ franco de port.
A commander : Henri Louis ORAIN, Champagne 1, 22 rue François MIREUR, 34070 Montpellier.


Mais que faisaient nos ancêtres cultivateurs, laboureurs, journaliers et autres jardiniers ?

L’année du laboureur : Septembre

En septembre. Il ne faut plus tarder à donner le quatrième labour ou dernière façon à toutes les terres qu’on veut ensemencer, depuis le 10 du mois jusqu’au commencement d’octobre, en seigle, blé ramé, gros méteil et froment même, dans les terres fraîches, après l’avoir bien chaulé. Mais dans les autres terres, on attendra pour semer le froment en Octobre. Il y a de l’économie à semer du blé de l’année. Sept boisseaux suffiront par arpent et cinq pour le seigle tout au plus. Mais quand on veut se servir pour semence, du blé de l’année précédente, il en faut un demi-boisseau de plus par arpent.
On observera qu’on n’aurait point de seigle ergoté si on le semait toujours dans des terres sèches et qu’on le chaulât fortement, ce qui le garantirait également de l’humidité de la terre, et même de celle de l’air, qui sont les causes de l’ergot.C’est la saison de semer le trèfle seul, sans mélange d’autres grains, comme l’on fait en mars. Celui qui sera semé dans ce temps-ci sera bon à coupe dès le commencement de mai de l’année suivante.Les récoltes de septembre sont le blé de Turquie, le chanvre, qu’on cueille quand la graine est mûre ; on le bat tout de suite pour en tirer la graine avant de la faire rouir.
On fauche les regains ou secondes herbes.
On recueille les haricots et on les met à couvert pour les garder dans leur cosse, jusqu’à ce qu’on en fasse usage ; ils s’y conservent meilleurs et plus blancs que si on les battait tout de fuite ; aucun animal, ni rats, ni souris ne les endommagent, à la différence des pois, dont ces animaux sont très friands.
Les noix, lorsqu’elles commencent à s’écaler d’elles-mêmes, on les porte à sécher à l’ombre au grenier.
On fait cueillir par des femmes toutes les fleurs du safran qui sont épanouies.
Et à la fin du mois, les pommes dont on veut faire du cidre, en cas qu’on veuille le passer sur le marc du vin, pour le commun des gens, ce qui fait une liqueur vineuse, d’une belle couleur, et qui n’est pas désagréable.
On les cueille par un beau temps, et on les laisse suer et se mûrir en tas pendant quelques jours, avant de les mettre au pressoir. Quand le cidre a pris un mauvais goût, on délaye quelques grains de moutarde en poudre dans un peu de cidre, qu’on jette dans le tonneau. Quelques laboureurs font, pour l’usage de la maison, du petit cidre, comme ils font du petit vin, en jetant de l’eau fur le marc qu’on retire du pressoir, et qu’on presse ensuite une seconde fois.
On trouve encore quelques mousserons.
On charrie encore des fumiers sur les terres avant le dernier labour, ou bien l’on y fait parquer le troupeau, ce qui vaut encore mieux.
On continue de battre du blé pour les semences. Quelques laboureurs sont dans l’usage de changer leur blé de semence, et d’en acheter dans des cantons un peu éloignés, étant dans l’opinion que le blé semé plusieurs fois dans le même terrain, dégénère. M. de Sutieres prétendait qu’au moyen de son chaulage mêlé avec du fumier, on peut se dispenser de changer de semence. Mais c’est un objet de commerce pour les laboureurs, qui vont acheter le grain à meilleur marché au loin, et vendent le leur plus cher à la ville la plus prochaine. Dans le cas de changer de semence, il serait bon de prendre le grain dans un terrain plus maigre et plus septentrional. Le grain le plus petit, mais sain et sec, est le meilleur pour semer.
En septembre, après la sécheresse de l’été, c’est le temps de chercher les sources et de faire des puits, parce que celles qui fournissent alors ne seront pas sujettes à tarir.
Vous préparerez les pressoirs, les caves, les tonneaux pour la vendange, et retiendrez des vendangeurs d’avance, si ce sont des gens du pays.
On amassera du chaume pour couvrir les étables, où la tuile est rare, et pour faire de la litière aux bestiaux, afin de ménager les pailles quand on en a besoin à d’autres usages, et même pour chauffer le four, dans les pays de grandes plaines, où il n’y a point de bois.
On répare d’avance les fossés ou vidanges qui servent à tirer les eaux des terres ensemencées en blé, ou bien on fait des fossés seulement pour en défendre l’entrée ; on en proportionne la largeur et profondeur à la quantité d’eau qu’ils doivent tirer.
On doit charrier provision de bois â brûler, après que l’été a passé dessus, et le serrer sèchement avant les pluies.
On continue de faire des trous pour planter des arbres.
On nettoie le colombier pour la troisième fois, la volée d’Août étant finie.
On fait amasser aux femmes et aux enfants du gland pour planter au printemps, ou pour nourrir les cochons dans l’hiver.

Bestiaux et volailles. Quand on aura fait amasser du gland pour planter, on enverra au bois les cochons qui ramasseront le surplus, ce qui leur fera une forte nourriture quand il y en a beaucoup.
Les bestiaux iront en pâture dans les prés dont on a enlevé les regains.
On rempoissonne les étangs dans cette saison, quand on ne l’a point fait en mars. On y jette de l’alvin ou jeune poisson de l’année qu’on transporte le soir au frais. Il faut un millier d’alvin par arpent, pour bien empoissonner ; cependant nous avons vu communément, et de l’avis même de quelques pécheurs, n’en mettre que huit milliers pour 30 arpents, dix milliers pour 50. Nul poisson ne réussit mieux et ne produit davantage que la carpe. Il faut y mettre l’année suivante quelques brocherons, pour l’exercer et la chasser, ce qui la fait grossir. On ne pêchera ses étangs que de cinq ans en cinq ans, quand l’on veut faire une belle pêche, et en mars.
Achats et ventes.

Les fromages gras de Septembre, pour faire sécher et affiner en hiver, font les meilleurs de l’année ; on en fait de demi-gras, ou à moitié écrêmés, pour les vendanges et pour le commun.
Le beurre sera filé ou fondu pour le carême.
On amasse les œuf jusqu’à la Notre-Dame.

Les pigeonneaux sont rares et chers. Les fruits d’automne sont plus chers que ceux d’été, et ceux d’hiver encore plus.
Tout le bétail gras sera envoyé aux foires. On vend tous les veaux.
Les moutons qu’on a achetés à la fin de Juillet pour les engraisser, commencent à se vendre un bon prix, ainsi que les vieilles brebis pour les vendanges, et aussi les cochons de lait.
On achète d’autres bestiaux, afin de les engraisser pour Noël ou pour le printemps, si l’on a beaucoup de fourrages, de regains ou de pâturages, et peu de débouchés pour s’en défaire. On profitera du fumier pour ses terres.
On achète aussi des porcs pour les mettre en glandée dans les bois, ou à la maison.
La vente des canards est lucrative depuis la fin de Septembre jusqu’au mois de Mars.
Ce n’est pas le temps de vendre du blé, de l’avoine, ni du vin, si ce n’est quelque peu de blé avant la semaille.

Source :
Le XVIII° siècle voit la multiplication des ouvrages de littérature agricole (1214 éditions sur le siècle), dont le plus répandu est La Nouvelle Maison rustique ou Economie générale des biens de campagne de Louis Liger, véritable best-seller agronomique (Moriceau 1996 page 44) édité à onze reprises de 1700 à 1790. C’est cette dernière édition, revue et augmentée, qui sera utilisée, chaque mois, pour la mise en ligne ici même de morceaux choisis et commentés par Thierry Sabot pour Histoire-Genealogie.com.

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