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[Colombeau]

Un navire de pierre au cœur des Cévennes.

Perché sur un col dénudé entre Cèze et gardon à 550m d’altitude, le château de portes est un modèle d’architecture militaire.
Chantier-école, restauré depuis des années par les bénévoles de l’Association Renaissance du Château de Portes, il présente des vestiges des trois principales époques de sa construction.
Au XI° siècle est bâti un château carré dont il reste aujourd’hui une tour. Propriété des barons d’Anduze, Porte est alors un poste de garde sur le chemin de Regordane, chargé de garantir la sécurité des pèlerins entre le Puy et Saint Gilles.
Au XIV° le château passe entre les mains de la famille BUDOS, apparentée au nouveau pape Clément V, installé par le roi Philippe le Bel en Avignon. Commence alors une nouvelle campagne de travaux : on élève des tours rondes, dont deux subsistent encore, mieux adaptées à la surveillance, à la résistance et au tir. Un second chemin de ronde s’ajoute au dessus du premier, soutenu par une série d’arcades surplombant la cour intérieure. Un bâtiment de trois étages, disparu aujourd’hui est construit pour loger les soldats.
A la fin du XVI° est conçue la partie la plus belle de l’édifice, le château neuf, tous en pierre de taille et prolongé par une surprenante avancée comparable à une proue de navire.
Cet éperon fait de Portes un château unique au monde sur le plan architectural. Un angle de 49°, pointé au sud-est vers les quartiers généraux protestants et notamment Ales, surveillés de près par ce bastion catholique dont les oratoires regardent dans la même direction, vers Avignon, Rome et Jérusalem. Son architecture a fait preuve de génie en assurant aux habitants un maximum de confort : des fenêtres au sud, pour la lumière et des cheminées dans les pièces principales, à tous les étages. Au rez de chaussé, dans la cuisine une citerne d’environ 80M3 garantit au château d’être imprenable en cas de siège.
En effet, Portes ne tomba jamais.
Proches du roi de France, les BUDOS luttèrent sans merci contre les protestants. Au XVII°, la marquise Marie-Félice de BUDOS, dernière de la lignée affirma :
<<Portes est un château très fort qui peut contenir les Cévennes>>
Si les protestants ne purent jamais prendre le château, la mine faillit causer sa ruine. En effet, le charbon fut surexploité dans le bassin d’Alès pour subvenir aux besoins de la première guerre mondiale et on creusa les sous sols du château. En 1929, l’édifice s’écroula après l’abandon des mines.
Il doit sa fière allure actuelle aux bénévoles de l’Association qui viennent depuis trente ans du monde entier pour œuvrer à sa sauvegarde.

-Extrait de : Languedoc- Roussillon, le journal du Conseil Régional de janvier 2006 –

Portes et son château accueillera l’A.C.G.C le 20 mai prochain.

[Tuech-Bonhomme Sylvie]

Antoine Hercule de BUDOS fils aîné 1589-1629 épouse à Uzès en 1626 Louise de CRUSSOL fille d'Emmanuel Duc d'Uzès:
ils eurent 2 filles : Marie Félice 1628° à Agde -teste en 1691- décédée en 1693 à Paris- " laide et méchante" selon les dires de son beaufrère le Duc de St SIMON (Pair de France)- Trés dévote elle fait voeu de chasteté
sans entrer dans les ordres- demeure quelques temps chez sa tante Laurence de Budos abbesse (1586-1650)- Marie Félice revient en Cévennes en 1652 -de graves incidents ont lieu à Tharaux en 1658
son intolérance envers les protestants du coin est célèbre-Elle est pourtant petite fille de Jacques de Budos (1537-1596) protestant (instigateur de la Michelade alaisienne).
Elle fonde deux hôpitaux : un pour hommes au Collet de Dèze et un pour femmes à Rivières de Theyrargues. Elle lèguera Portes à son cousin François Louis de Bourbon (Prince de Conti).
Sa soeur Diane Henriette née posthume en 1629 [de mémoire;père décédé au siège de Privat en 1629] inhumée dans la cathédrale de Senlis en 1670 avait épousé en 1644 le Duc de St Simon qui disait d'elle: "adorable,belle et douce"c'est une précieuse dans les salons parisiens sous le nom de "Sinésis" elle laisse peu à peu sa soeur gérer les affaires de Portes.
Les deux soeurs sont en procés (qui dura dix ans) avec leur oncle Henri de Budos (1590-1651) pour que le titre de Marquis soit porté conjointement par tous les trois.

d'aprés J B Elzière :Histoire des Budos[/b]

[Polemix]

Merci Colombeau,

Pour ce bref exposé sur le château de Portes.

Il nous indique une chose, au moins — vu que le texte est extrait du Journal du Conseil Régional — : que la Région Languedoc-Roussillon a un peu d'intérêt pour le patrimoine architectural.

On pouvait en douter, si l'on constate les dégats réalisés sur le plan culturel depuis une quinzaine de mois...

[Colombeau]

Merci Sylvie pour ces précisions sur la famille BUDOS.
Ils ne font pas partie de ma généalogie, mais je m'intéresse à Portes ayant quelques d'AUTUN, Viguiers du lieu au XV°.
Il semblerait que Marie Félice n'est pas été gâtée par la nature, mais elle ne devait pas être si méchante et mauvaise que ça, pour avoir créé 2 hôpitaux même si réservés aux seuls catholiques je pense. . .